Trump et la récente ‘Guerre Commerciale’ ont déjà volé la vedette à la priorité officielle du sommet: l'égalité homme-femme.
International Media Centre – G7 Charlevoix Summit. Le Premier Ministre canadien, Justin Trudeau, avait placé le sommet du G7 2018 à Charlevoix (Québec) sous le signe de l’égalité homme-femme et de l’autonomisation des femmes. Ce qui fut agréablement reçu par la communauté féministe après cette année forte en revendications. En effet, entre le mouvement #MeToo et les diverses mobilisations féministes autour du globe, 2018 est une année forte pour les droits des femmes.
Le G7 apparaît ainsi comme l’occasion parfaite pour galvaniser cet élan et concrétiser les revendications. L’autonomisation des femmes et des filles a été présenté comme la pierre anguleuse des défis de paix, de réduction de la pauvreté de croissance et de durabilité. Ainsi la feuille de route du G7 met en avant certaines voies pour atteindre ce but: permettre à un plus grand nombre de femmes de participer et d’exercer un leadership à tous les niveaux de décision, d'accroître leur accès aux emplois de qualité, d’éliminer la violence contre les femmes et les filles. Ce qui rappelle les ambitions très similaires du G7 2017 à Taormina.
Cependant les récentes mesures protectionnistes annoncées par le Président Trump ont déjà volé la vedette aux cinq thèmes avancés par le pays hôte, qui sont : investir dans une croissance économique inclusive, se préparer aux emplois de l’avenir, lutter contre le changement climatique, bâtir un monde plus pacifique et la très attendu promotion de l’égalité des sexes.
En effet, l’entrée en vigueur à quelques heures du sommet, des taxes douanières sur les importations d’acier et d’aluminium a fait monter la température entre les dirigeants Européens, Canadiens et États-Uniens. Le président français, Emmanuel Macron, s’est rendu à Ottawa mercredi après- midi afin de ‘coordonner’ et ‘d’aligner les positions’ européennes et canadiennes face au Président Donald Trump. De plus, les ripostes et contre-mesures provenant du Canada et de l’Europe ne se sont pas faites attendre. Ainsi la guerre commerciale entre les pays du G7 a déjà monopolisé l’attention des dirigeants et des médias reléguant les priorités du sommet et notamment de l’égalité homme-femme au second plan.
En 2017, le sommet du G7 à Taormine avait lui aussi fini par être dominé par des sujets liés à la sécurité, et à la lutte contre le terrorisme.
Ainsi il semble avoir comme une habitude de relayer les sujets liés à l’égalités des sexes au deuxième plan, et de prioriser des ‘grands’ sujets tels que l’économie, la sécurité ou les décisions impulsives de M. Trump. Cependant l’égalité homme-femme est également un ‘grand sujet. En effet l’autonomisation des femmes et des filles est essentielle sur le plan de la sécurité et c’est évidemment une nécessité sur le plan économique et sociale.
Sans pour autant perdre espoir que la question féministe passe sous la trappe, le débat sur le commerce pourrait être l’occasion de discuter de l’inclusion des droits des femmes lors des négociations d’accord commerciaux et d’attirer l’attention sur les effets sexospécifiques de ceux-ci (pour en savoir plus sur les effets sexospécifiques des politiques commerciales, voir: ici). Analyser les effets sexospécifiques des politiques commerciales sera clé afin de concrétiser nos espoirs d'économie inclusive et de croissance durable. Par la même occasion le pays hôte du G7, respecterait sa promesse d’inclure les questions de genre à travers toutes les discussions et négociations durant le G7.
L’équipe G7: Hannah Baron, Matthew Bishop, Joelle Cheong, Jessica Dam, Hugo Dobson, Leanne Gaffney-Berkeley, Hannah McLennan, Samuel Ribansky, Charline Sempéré, James Snowden – Global Leadership Initiative, University of Sheffield.
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Image credit: Ted Eytan via Flickr (CC BY-SA 2.0)